Compte-tenu du grand nombre de départs à la retraite, on aurait dû assister à une explosion de reprises de salons de coiffure. Cependant le boom si attendu n’a pas encore eu lieu. Alors que l’on comptait un peu moins de 1 800 reprises en 2009, on en comptabilise une centaine en moins en 2010, qui ne représente plus que seulement 16 % des immatriculations totales (contre 22 % en 2008 et 30 % en 2009). Depuis, bien que les chiffres plus récents ne soient pas disponibles, la situation s'est encore dégradée.
Diverses explications peuvent être avancées sans toutefois être pondérées : les salons à reprendre situés en milieu rural ou en zone périurbaine sont parfois dotés de locaux vieillissants et de matériel obsolète, devenant alors parfois difficiles à transmettre. A contrario, si l’emplacement commercial est bon, alors la vente du fonds et des murs peut s’opérer au profit d’une autre activité.
LES BANQUES CONTINUENT A SUIVRE
Le taux de couverture du financement bancaire soit plus élevé dans le cas d’une reprise (près de 90 % du coût d’installation contre 50 % en moyenne pour les créations pures) la création d’entreprise reste mieux financée en matière d’aides et de subventions. Même si la période est à l’inquiétude concernant la capacité des banques à octroyer des crédits, force est de constater que, pour le moment, les particuliers sont plus touchés que les projets professionnels.
Tout au plus y aura-t-il, peut-être, une réévaluation à la hausse -mais limitée- des taux. Et un "bon dossier" restera toujours un bon dossier... Concernant les taux, qui se situent aujourd’hui autour de 5%, même s’ils passaient à 6%, ils seraient bien inférieurs à ce qu’ils ont été à certaines périodes, . Même en ce moment, les dossiers ”passent” sans souci.
UNE CLIENTELE EXIGEANTE ET VOLATILE
Aujourd’hui la concurrence est extrêmement forte entrainant sur certaines zones géographiques une véritable saturation, avec parallèlement des clients très exigeants sur les prix et la qualité du service. Ceci explique pour partie l’augmentation des fermetures d’entreprises (+10%). Ce qui fait la différence, c’est plus que jamais votre emplacement, mais aussi l’accueil de l’équipe et le concept marketing. Les clients devenus zappeurs changent de salon facilement. Ils font également attention à leurs dépenses, espacent leur visites et se recentrent sur les services de base telles la coupe et la couleur.
LE TEMPS : UNE AFFAIRE PERSONNELLE A MURIR
Une vente, ça se prépare. Pas mal de temps à l’avance. Tout le monde le dit, mais c’est vrai. Or, beaucoup de chefs d’entreprise continuent à s’y prendre trop tard. Le risque est du coup d’accepter la première proposition qui se présente, à un prix pas forcément satisfaisant. Ou de céder son salon à quelqu’un qui ne saura pas le faire fructifier, ce qui est toujours décevant.
Mieux vaut vendre une affaire prospère qu’amorçant son déclin. Comme les grands acteurs ou les sportifs, le coiffeur doit savoir se retirer à l’apogée ! La décision se mûrit... mais en revanche, une fois prise, elle doit être irrévocable. Rien de pire que les «valses hésitation», qui ne vous rendent définitivement plus crédibles.
En conclusion, tant que les crédits sont là, et que le pouvoir d'achat des candidats entrepreneurs résiste encore, bien qu' érrodé par la crise, il reste toujours temps de mettre en vente votre salon de coiffure. Surtout avec la perspective d'une importante vague de mises en vente, avec le départ massif des "baby boomers"
Et quand l l’heure de la retraite approche tout doucement... Ou bien l’envie de faire autre chose se fait sentir ; ou tout simplement, conjoint oblige, il faut déménager. Les dispositions personnelles peuvent alors logiquement prendre le dessus toutes les considérations économiques. Plutôt rassurant!