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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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17 février 2011

Bonjour,

Qu' entend t on exactement par « Hair Design », ou la sculpture des cheveux ?

Est ce un marché intéressant pour un salon?

Le Hair Design, ou sculpture sur cheveux, est essentiellement une technique de dessin, à la tondeuse comme au crayon. Il est utile de bien maîtriser son geste car on travaille sans filet, à même le crâne. La clientèle adepte de Hair Design est sortie de l’underground pour toucher toutes les populations, avec tout de même une préférence pour les jeunes, férus de sport ou de musique. Hier anecdotiques, les hairdesigners sont partout. Petits conseils de deux d’entre eux, le spécialiste auxerrois de la coiffure homme Fabrice Cornillon et le pionnier aixois Thierreez, adepte de performances artistiques souvent étonnantes, toujours élégantes. « La clientèle est essentiellement masculine », précise ce dernier. « Mais quelques femmes franchissent le cap avec des petits modèles sur les tempes ou les nuques. Souvent ce ne sont que quelques traits, un logo ou des étoiles de petite taille. Cela limite le renouvellement. » Alors, comment les travailler sur les hommes ? Ou plutôt, les ados, rectifie Fabrice Cornillon : « ma clientèle pour ces prestations a essentiellement entre 13 et 17 ans. »

FIXER LE JUSTE PRIX ET L’EXPLIQUER
« Cela pose le problème du prix… car si certains attaquent avec des offres à 5 euros, c’est intenable. Moi je conseille de se fixer autour du prix d’un forfait de coupe. Après, c’est variable en fonction du temps passé, pas forcément en fonction de la taille. Je suis très clair dès le début pour éviter les surprises. Un dessin de tempe minutieux peut prendre beaucoup de temps. Mes premiers prix sont fixés autour de 25 euros pour environ une demi-heure de travail (plus le travail de coupe, lui aussi facturé). C’est peu car je suis dans une petite ville. Certaines réalisations m’ont demandé 3 heures ! » Et Thierreez de renchérir : « la coupe de base et le dessin durant entre 20 minutes et une demi-heure sont facturés 40 euros. Pour un gros travail en tête entière de ¾ d’heure à une heure, je prends 60 euros. C’est financièrement moins intéressant au regard du temps passé, mais c’est plus enrichissant et valorisant en termes d’image. Cela fait impression et attire du monde ! » Reste que le principal écueil est le caractère éphémère de ce travail, entre 8 jours et 3 semaines selon les cas ! Difficile de justifier les tarifs ? « Non ! », répondent en chœur les spécialistes du genre, la sculpture capillaire est une prestation qui doit être vendue comme un travail d’attache et de chignon, pour une occasion spéciale ou pour se faire plaisir ponctuellement.
Techniquement, le Hair Design c’est avant tout un tableau sur lequel court la tondeuse. « La base de travail que je retiens est de 6 millimètres pour un cheveu européen, et de 3 pour l’afro car ces natures de cheveux se coupent différemment. Le cheveu afro a une autre texture que l’européen (fin et assez droit), il est couché. Si l’on attaque trop court, le dessin dure moins tandis que trop long, on ne peut travailler. » Fabrice Cornillon préfère une base de 4 millimètres (quitte à défriser l’afro), une différence qui n’est pas fondamentale. Pour plus de durabilité, ce dernier passe systématiquement une seconde fois au rasoir : « cela renforce la netteté du trait et le travail des surépaisseurs. Après, on peut aussi appuyer le dessin par une coloration locale. Le travail peut ainsi être visible plus longtemps, jusqu’à 3 semaines. J’ai d’ailleurs un forfait pour une retouche de coupe dans les 8 jours qui permet aussi de faire durer le dessin. » Quant au choix des motifs, « c’est selon les clients et le feeling du coiffeur », constate Thierreez. « A lui d’estimer ses capacités en dessin et de s’adapter ». Fabrice Cornillon conseille quelques aides : « des pochoirs, notamment pour les sigles, les lettres chinoises, les dessins représentatifs (araignée, animaux, etc.) ou pour obtenir des effets symétriques. Le tracé préalable au crayon aussi, pourquoi pas. » Le plus difficile est souvent de travailler en copiant un modèle. Si l’inspiration et l’expérience permettent de s’en affranchir, il faut avoir une idée précise de ce sur quoi l’on part ! Avec l’habitude, le travail en direct est plus confortable : « le tout est d’être honnête avec soi-même et le client, et de connaître ses limites », précise Thierreez. Sur un motif nouveau, mieux vaut être prudent. Quant aux choix de dessins, l’inspiration est infinie : dans la lignée des tatouages, du textile, ou du tuning