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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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14 avril 2012

Que pensez vous de la prestation « mariage » ? En developpement? Ringard? Quelles sont les regles pour bien la développer?

Ringard, le mariage ? Pas du tout ! Disons qu’il a juste beaucoup évolué... et que c’est à l’avantage des coiffeurs, à condition qu’ils sachent faire évoluer leurs prestations... Première constatation : les mariés d’aujourd’hui sont de plus en plus âgés, proches de la trentaine en moyenne, de plus en plus souvent déjà parents. Eh oui : plus d’obligation de se marier pour vivre ensemble, ni même pour avoir des enfants. Alors, si on se décide, c’est qu’on a vraiment envie de faire la fête ! Conséquence immédiate : ce sont eux les vrais organisateurs de la cérémonie, et non pas, comme dans les années 60, les parents. «C’est la mariée qui décide», confirme Céline (Salon de Provence, Paris 2ème), forte de son expérience sur les Salons du Mariage. Deuxième conséquence : le budget est bien plus élevé qu’autrefois.
Alors, si le style «apprêté» ne fait définitivement plus recette dans la vie de tous les jours, la coiffure de fête reste un créneau intéressant pour un salon... mais peut-être à réinterpréter différemment aujourd’hui.

 TOUT SUR PLACE
Première évolution : la prestation complète a de plus en plus la cote ! Coiffure, maquillage, manucure, forment un tout. Dans le droit fil de la tendance «beauté globale», la future mariée apprécie d’avoir un interlocuteur unique. Ou un lieu unique. C’est encore plus simple si le salon dispose d’un espace dédié à l’esthétique. «Pour la manucure et le maquillage, nos mariées passent à l’institut, au premier étage de mon salon», explique Marie-Pierre Maino (salon Marie-Pierre Maino à Grenoble), qui réalise jusqu’à 170 mariées par an. Sinon, on peut s’assurer pour l’occasion les services d’une esthéticienne free lance ; ou se former soi-même -c’est tout à fait faisable- au maquillage.
Autre façon de jouer la carte de la prestation complète : les renvois d’ascenseurs. Sébastien Nicoud (deux «Salon Aiguille» à Annecy) ne propose pas de service maquillage, mais joue la complémentarité avec d’autres commerces du voisinage : esthétique, fleuriste, vendeur de robes... Sur le Net, les futures mariées témoignent de leur souhait d’avoir «tout à côté». Alain Divert (Paris 8ème), qui, lui, propose l’esthétique, compte à partir de l’an prochain instaurer un vrai service complet, avec idées de fleuristes, de traiteurs, d’endroits où aller faire la fête... à charge de revanche bien sûr !

 DÉPLACEMENT ET FORFAIT
Autre grande tendance : le service à domicile. Moins de stress, pas d’allées et venues le jour J... Des coiffeurs comme Alain Divert, Marie-Pierre Maino proposent différents forfaits, offrant le choix entre une prestation au salon et une à domicile, bien plus onéreuse cela va sans dire. Myriam (salon Changement d’Hair à Salon-de-Provence) a lancé une formule à domicile voici 3 ans. «Ce jour-là, la mariée est chouchoutée, elle se laisse guider, je crée un environnement féérique autour d’elle grâce au choix des accessoires (miroir doré...)». Aux yeux de Céline (voir encadré), c’est même ça l’avenir. En plus, si on se débrouille bien, se déplacer permet souvent d’être sollicité pour la mère, la belle-mère, les demoiselles d’honneur...
Autre évolution : le réflexe «forfait». «Les jeunes femmes d’aujourd’hui sont très réfléchies», sourit Alain Divert. «Elles veulent un devis détaillé, et pas de surprise !» Le forfait comprend la prestation le jour J et les essais. L’idée est d’avoir différents forfaits, selon qu’il y a déplacement ou pas, service esthétique ou non... Il ne faut pas hésiter à bien «border» l’affaire, à tout noter par écrit, histoire d’éviter les mauvaises surprises... de part et d’autre. «Je me souviens d’un jour où je m’étais déplacée à domicile, sourit Marie-Pierre Maino. On m’a alors demandé de coiffer en plus les demoiselles d’honneur, la mère, la belle-mère... Et quand celle-ci a reçu la facture, elle croyait que tout était compris dans le forfait «mariée» ! On peut faire un geste, donner un coup de peigne au marié, mais quand même.

 

CONSEIL ET GESTION DES IMPRÉVUS
«La femme est en attente de conseil, d’une prise en charge personnalisée», poursuit-elle. «Les femmes peuvent avoir 30, 35 ans, des postes à haute responsabilité, quand elles se marient, elles redeviennent des petites filles qui ont besoin d’être rassurées...» Et puis, niveau style, la coiffure de mariée a évolué. Il faut savoir sortir des sentiers battus. Pour Sébastien Nicoud, «la première étape, c’est la quête d’informations». Grand ou «petit» mariage, cérémonie nature ou chic... «Moi qui suis un spécialiste des chignons», sourit-il, «je peux vous dire que je n’en fais pas à tout le monde, loin de là ! Les cheveux peuvent parfois rester longs, il s’agit alors de donner de la souplesse, d’améliorer la nature du cheveu...» Extensions, ornements, style sobre ou sophistiqué, tout est possible, à condition que la coiffure s’adapte à la nature de l’événement et à la tenue.
Cela dit, les coiffures de fêtes, ça peut être sportif ! Il faut savoir réagir à tous les imprévus. Comme Marie-Pierre Maino, qui s’est retrouvée en plein milieu d’un champ de lavande à refixer un voile qui faisait des siennes avant la photo. Ou Céline, face à une mariée enceinte d’un mois et demi et prise, émue, d’une brutale montée de lait inondant son bustier... Un morceau du voile comme ornement, une fleur du bouquet, et le tour fut joué! Il faut aussi être disponible, surtout si on opte pour un service à domicile. «Entre mai et septembre, nous confie Céline, je ne passe pas un samedi avec ma famille, il m’arrive de rentrer à minuit pour repartir le lendemain matin...» La rançon du succès !
Si on la facture à sa juste valeur, la coiffure de mariage et de fêtes, c’est un bon moyen de développer un chiffre d’affaires additionnel. Et aussi de se créer une clientèle supplémentaire ! Pour Marie-Pierre Maino, «les femmes disent que leur plus beau souvenir dans un salon de coiffure, c’est le jour de leur mariage... Ce qui les incite à devenir clientes.» «Je ne revois jamais 50 % des mariées que je coiffe, estime pour sa part Sébastien Nicoud, elles retournent à leurs habitudes d’avant. Mais l’autre moitié devient cliente, et là je récupère souvent aussi la soeur, la belle-mère...»


LE SALON DE PROVENCE : MARIAGE À DOMICILE...
«La coiffure de mariage et de cérémonie, si on la développe de façon intelligente, c’est un vrai business», déclare tout de go Céline, à la tête du «Salon de Provence», dans le 2ème arrondissement de Paris. Partant d’un constat simple : «aujourd’hui, plus rien n’oblige les femmes à se marier, donc si elles le font, elles veulent vraiment que ce soit un grand jour», elle développe depuis 8 ans des prestations «mariages» qui  constituent un véritable plus par rapport à l’activité de son salon. «Pour moi, il y a un marché, à condition que ce soit bien pensé.»
Ancienne de Courrèges Coiffure, où elle était régulièrement appelée pour coiffer les princesses arabes avant les réceptions, Céline a mûri son concept tandis qu’elle reprenait le Salon de Provence. La prestation proposée a été soigneusement élaborée pour se différencier de la concurrence. Son credo : le service à domicile ! Si différentes formules sont proposées (www.lesalondeprovence.com), leur point commun est que Céline, ou les free lance qu’elle fait travailler, se déplacent systématiquement le jour J. «Bien sûr les essais -autant qu’il en faut- ont lieu au salon. On les laisse parler, s’exprimer sur le contexte de la fête, nous montrer la robe», développe Céline. «Mais le vrai service plus, aujourd’hui, c’est de se déplacer !» Ainsi, selon le forfait, le Salon de Provence peut coiffer aussi la mère, la belle-mère, les demoiselles d’honneur... Et assurer le suivi de la mariée tout au long de la journée, en deux voire trois étapes : coiffure pour la mairie, la cérémonie religieuse et la soirée !


Pignon sur rue
Corollaire : la prestation est plus que complète. Coiffure, maquillage, manucure simple, pose du voile et des accessoires, mais aussi habillage... l’héroïne du jour est totalement prise en charge pendant deux heures. «La créativité, c’était pendant les essais en salon, le jour J, on exécute. On remplace la maman, qui peut ainsi se préparer tranquillement !» poursuit Céline, volubile. «D’ailleurs, à celles qui sont un peu gênées de se montrer en sous-vêtements, je réponds : ne vous inquiètez pas, j’ai deux jeunes filles à la maison !»
Qu’apporte-t-elle de plus que les multiples free lance qui se déplacent lors des mariages et fêtes ? Céline a décidément réponse à tout : «la crainte numéro un d’une jeune mariée est d’être «plantée» le jour J : le fait que j’ai une affaire en ville, avec pignon sur rue, est plus rassurant à ce niveau qu’un simple numéro de portable qui débouche sur une messagerie. De plus, le salon me permet de garder le contact avec le travail quotidien.»
Mariages catholiques, musulmans, juifs, asiatiques, fêtes de famille... Aujourd’hui, l’activité «cérémonie» s’entretient d’elle-même, en parallèle avec celle du salon, une affaire située près de la Bourse, à clientèle de passage et de bureau. Les mariages sont tout de même vecteur de clientèle : avant, la mariée vient faire entretenir sa couleur, soigner sa chevelure... et après, elle reste souvent fidèle au salon. Aujourd’hui, Céline, qui n’intervient qu’à Paris et région parisienne, recherche des partenaires dans les grandes villes de province et songe à un «call center» unique qui redispatcherait les appels selon leur provenance géographique. Leurs qualités ? être autonomes, à l’écoute, maîtriser les différents aspects du travail (au besoin se former)... et avoir un salon !


LE VOILE SUR LA TOILE
L’importance du Net dans la préparation de la fête va croissant. «Toutes les futures mariées ont le réflexe Internet», a remarqué Marie-Pierre Maino . «Elles viennent me voir avec des photos imprimées sur le Net, d’ailleurs je compte moi-même lancer un site.» Etre présent sur la Toile est donc un moyen de se faire connaître en tant que coiffeur de mariées. On peut avoir son propre site ou, comme Myriam de Changement d’Hair, apparaître sur un des sites dédiés au mariage. Autre usage du Net : réactualiser le bon vieux bouche à oreille ! Ainsi, dans les forums des sites «mariage», les filles papotent, s’échangent des trucs... comme par exemple des adresses de coiffeurs.

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