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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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12 novembre 2010

Quelles sont les règles à retenir pour réussir un beau balayage?

La recherche de douceur en matière de balayage constitue une sorte de retour aux sources, car l’esprit de cette technique privilégie la mise en relief de la couleur de base, naturelle, des cheveux. « Il est clair que le terme même de ‘‘balayage” pose problème, car face à la diversité des travaux réalisés dans le cadre de ce service, chaque personne a sa propre idée sur le sujet. Il faut dialoguer avec la cliente pour être sûr que l’on parle bien de la même chose », prévient Emmanuel Mandon, directeur technique du studio Wella Professionals à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). « A la base, on parle bien d’un éclaircissement superficiel de la tige capillaire, en surface, en douceur -en ‘‘caressant” le cheveu-, et sans ruptures ni contrastes prononcés, afin de créer une sorte  d’anneau de lumière », explique-t-il. A cet effet, Emmanuel Mandon préfère les techniques de pose à l’air libre, avec application du produit au milieu de la mèche de cheveux ; puis il le répartit vers la racine, et non l’inverse, pour éviter de faire à cet endroit-là une séparation nette, visible à la repousse. Ensuite, il étale le produit jusqu’aux pointes (mais pas de façon systématique si le cheveu a déjà été coloré et que la couleur a bien tenu). L’opération est entièrement réalisée au pinceau. « Ce travail peut, bien sûr, être exécuté avec un peigne, mais il faut alors privilégier des sections fines. Le plus efficace est d’utiliser le pinceau en réalisant des segments triangulaires et des séparations en quinconce. Cela donne un effet très naturel. Il faut travailler la mèche bien à plat afin de n’intervenir qu’en surface, sinon elle est tout de suite enduite en profondeur : c’est l’erreur la plus classique. Pour un effet ‘‘coup de soleil”, inutile de dépasser un ton d’éclaircissement. Si certaines clientes veulent des effets plus intenses, on peut aller jusqu’à deux tons. Au-delà, on entre dans un autre type de service », précise Emmanuel Mandon.

UNE TECHNIQUE NÉCESSITANT DU DOIGTÉ
Même tendance à plus de subtilité pour Nathalie Simon, directrice technique de la division Produits professionnels de L’Oréal : « La légèreté et un service facile : c’est le positionnement exact des balayages Riviera, lancés en mai dernier. Ce service rapide permet d’appliquer des tarifs moindres et de réduire le temps d’attente pour des clientes souvent pressées. » Pour une prestation complète, la cliente est bloquée moins d’une heure et repart avec son effet « touches de soleil ». « Les 3 techniques mises en place sont réalisables en environ 30 minutes, sur la base du traitement en surface de quelques mèches (une dizaine). Un service de ce type va aussi dans le sens d’une exigence accrue en matière de soin et de moindre sensibilisation du cheveu. On réalise la décoloration tout en le protégeant et en le nourrissant afin qu’il garde sa cosméticité. On évite donc de trop l’éclaircir, grâce à des mélanges appropriés et en travaillant à l’air libre ; sauf, bien sûr, si la cliente veut une blondeur plus marquée, auquel cas on peut enrober la mèche dans un papier », détaille Nathalie Simon. Pour obtenir des effets subtils et durables, il faut appliquer les bons produits, c’est-à-dire pas un simple oxydant mais une méthode de décoloration qui reconstitue la fibre. Chez L’Oréal, cette méthode est enrichie en nutricéride (céramides et huiles). Quant au dosage de l’oxydant, il dépend de la couleur naturelle du cheveu, de sa texture et de la longueur des  : on peut aller de 20 à 40 volumes. On obtient un bon résultat en surveillant l’évolution de l’état du cheveu, comme lors d’une coloration classique. Reste que trop éclaircir la fibre capillaire peut se révéler périlleux : sur un blond trop décoloré, on vire facilement au jaune ou on supprime les reflets pour laisser à nu le fond d’éclaircissement sur un cheveu déjà décoloré. Rien de grave, cela peut se réparer, mais une approche trop approximative fait perdre du temps, obligeant à reprendre la technique, voire à repigmenter le cheveu si l’on veut faire les choses dans les règles. En prime, on sensibilise inutilement la fibre capillaire. Mais sur un cheveu naturel, on rencontrera peu de difficultés techniques : les fonds seront dorés. Il faut éviter de trop décolorer le cheveu et de trop dégrader les pigments bleus, ce qui pourrait se traduire, lors du vieillissement de la technique, par des reflets un peu trop chauds. On pourra compenser par une patine irisée ou cendrée.

ENTRETENIR LA FIBRE ET LES REFLETS
« Notre pâte décolorante ne fonctionne pas avec un oxydant supérieur à 40 volumes ; c’est une volonté délibérée de notre part, insiste Nathalie Simon. Cela limite la tentation d’utiliser des titrages inappropriés ! Mais si la cliente veut obtenir des blonds très clairs par rapport à sa base naturelle de cheveux, c’est à nous de l’orienter vers des éclaircissements plus adaptés. C’est surtout vrai pour la recherche de blonds aux reflets froids, car pour les reflets chauds, on rencontre rarement des difficultés. Pour des balayages sur des cheveux châtains, les reflets sont plus faciles à obtenir. Si la femme a les cheveux déjà colorés, notamment en blond cendré, il ne faut pas hésiter à forcer sur l’éclaircissement pour supprimer les bleus en excès. » Encore une fois, on doit penser au vieillissement du balayage et prévoir son évolution : si on éclaircit trop le cheveu, quand le reflet s’estompera, au fil du temps, pour laisser apparaître le fond, l’effet sera trop marqué. Mieux vaut avoir un bon fond d’éclaircissement que de devoir systématiquement apporter du reflet pour compenser (par exemple, avec un déjaunissant violet), l’effet obtenu sera moins satisfaisant. D’où la trilogie gagnante : bon diagnostic, bonne application et bon entretien. Des reflets modérés apportés par un shampooing, obligatoirement accompagné d’un soin activateur de brillance, s’ils permettent de faire durer le résultat du balayage, ne sont pas là pour compenser un mauvais travail ! Sur un cheveu déjà coloré, on s’efforcera de limiter le recours à la chimie. Huiles protectrices et réparatrices, émulsions de couleurs avec une base de shampooing ou d’eau et éventuellement pigments naturels doivent intégrer tout bon laboratoire. De même, si on veut apporter une vraie touche professionnelle, on doit anticiper sur l’évolution de l’éclaircissement ainsi que sur le vieillissement du fond et des reflets, surtout en période estivale.

UNE TECHNIQUE TRÈS SOUPLE
La cliente a tout de même envie de blond alors que sa base naturelle de cheveux est très foncée ? Il est possible de tricher un peu en fonçant quelques mèches dans la zone du balayage, avec une coloration directe ou des pigments naturels, pour donner de la lumière et renforcer le contraste sans sensibiliser la chevelure... D’une manière générale, un beau balayage, digne de la patte d’un artiste, associe une application modérée du produit au geste pas totalement régulier du coiffeur, qui insiste sur certaines zones et en effleure à peine d’autres, notamment les pointes et les racines. Un travail « au feeling » qui se développe avec l’expérience... D’après Emmanuel Mandon, le balayage peut aussi aider à personnaliser une couleur ou une coupe de cheveux,  « en gardant toujours en tête la nécessité d’obtenir un rendu naturel ». « Une technique de balayage peut aussi servir pour un cheveu trop chargé en pigments, mais que l’on ne veut pas décaper. On applique le balayage, ce qui supprime les pigments en surface, puis on apporte des reflets et on personnalise, redonnant ainsi de la vie à la couleur. Cela crée un jeu d’ombre et de lumière, qui rend de la profondeur à une chevelure plombée. De manière générale, on devrait systématiquement appliquer une deuxième teinte, en balayage, en appui d’une couleur classique. Le balayage peut se décliner sous la forme de multiples services, mais il convient de ne jamais oublier que la mode est à la douceur dans les résultats et dans l’application du produit. On doit viser des techniques qui sensibilisent le moins possible le cheveu et utilisent le moins possible d’oxydant. Enfin, il faut associer un bon diagnostic technique à une analyse du style et de la carnation de la cliente », conclut Emmanuel Mandon. L’avantage du balayage -à l’instar du travail de mèches-, c’est que le risque d’erreur est moindre qu’avec une coloration d’oxydation complète.  Par ailleurs, avec un peu d’imagination, on peut créer des techniques d’application qui accélèrent la réalisation de ce service : en utilisant, par exemple, des outils pour placer les mèches ou en détournant des objets, telle une simple éponge, pour obtenir des effets originaux.