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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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02 mars 2011

Quelles techniques pour la coloration en roux ?

A l’approche des beaux jours, les « aficionadas » du roux n’entendent pas renoncer à leur couleur favorite : cette teinte est donc toujours d’actualité. Reste qu’un joli roux, cela ne  s’improvise pas… Pour David Falet, coloriste et formateur à l’Académie Franck de Roche, « le roux, et notamment les tonalités cuivrées, est une couleur assez difficile à maintenir de façon élégante au fil du temps : ou bien elle évolue vers le doré, ou bien elle se délave. »

QUEL ROUX,  POUR QUELLE FEMME ?

L’acajou est plus stable… mais la tendance actuelle est clairement au cuivré ou au blond vénitien ! Et les personnes qui optent pour cette couleur recherchent des effets naturels. « A éviter absolument en ce moment : le roux des années 70, comme par exemple celui de la chanteuse Régine », souligne Rodolphe (salon « Coloré par Rodolphe »). Pour lui comme pour David Falet, la base naturelle idéale pour réaliser cette couleur, c’est le châtain clair ou le blond foncé, soit une base 5 ou 6. « À reflets un peu cendrés, précise Rodolphe. Bref, la femme européenne type. » Marie Bidart, formatrice couleur à l’Académie Camille Albane, distingue en gros deux familles : « Aux blondes, on proposera des reflets or, caramel, voire blond vénitien ; aux brunes, les roux plus piquants, ou bien au contraire plus profonds, un peu chocolatés. » Comme pour toute coloration, il importe, au moment du diagnostic, de prendre en compte la base naturelle de la femme ainsi que sa carnation de peau. Bien entendu, plus la personne est naturellement claire, plus le roux qu’on réalisera tirera vers le blond vénitien. Mais ce n’est pas tout, comme l’explique Marie Bidart : « Une cliente peut être rousse toute l’année, mais, selon la saison, je ne lui ferai pas la même nuance. Elle sera un peu plus foncée en hiver. » Bref, souvent femme rousse varie… Pour Marie, les balayages avant application de cette couleur sont plutôt à réserver à l’automne ou à l’hiver, « afin de ne prendre aucun risque de sensibilisation du cheveu à l’approche de l’été. Mais dès l’arrivée de cette saison, allons-y directement avec le roux, et jouons avec toute la palette de ces coloris ! » Y a-t-il des femmes « roux-incompatibles » ? « Je déconseille cette teinte aux personnes à la peau très bronzée, ou bien à la peau un peu "sanguine", rouge… et aussi aux femmes extrêmement sophistiquées, car pour moi, cette couleur est celle du naturel », répond Rodolphe.

RÉUSSIR UN BEAU ROUX

Les erreurs les plus fréquentes concernant cette couleur seraient, pour David, liées à un diagnostic erroné, ou bien à des cheveux travaillés de façon un peu trop appuyée : « Du coup, les pigments tiennent moins bien. » Pour apporter un beau relief, il suggère ainsi de réaliser au préalable quelques voiles plus clairs que la base, par exemple sur une femme ayant une base naturelle 6 ; ensuite seulement, on travaille le roux en ton sur ton, « ce qui n’oxyde pas la chevelure ». Autre suggestion : sur une base 5, on peut appliquer sur les cheveux une coloration d’oxydation, en réalisant d’abord des voiles couleur marron chaud, puis en « intercalant » le roux entre ces derniers. Intérêt de cette technique : « Elle apporte de la profondeur à la chevelure lorsque la couleur commence à s’éclaircir au fil du temps », souligne David Falet. Rodolphe privilégie, on l’aura compris, les roux qui donnent avant tout une impression de naturel. « Les plus beaux roux feraient presque oublier l’existence du coiffeur », sourit-il. A cette fin, il a élaboré une méthode de coloration très étudiée. D’abord, par exemple sur une base naturelle 6, il sélectionne sur l’ensemble de la chevelure des voiles très fins et non uniformes, qu’il enveloppe de papier aluminium. Sur ceux-ci, il applique un produit décolorant très peu puissant, mélangé à de l’oxydant à 10 volumes. « A ce stade, la manière de choisir les voiles est très importante, insiste-t-il. L’idée est d’imiter le soleil : on les sélectionnera donc dans le vertex, les bordures, en y incluant aussi des mèches perdues dans la masse de la chevelure, mais surtout pas symétriques. » Deuxième étape : Rodolphe préconise d’appliquer une coloration ton sur ton, dans les hauteurs de ton 5, sur l’ensemble des racines, entre les papiers alu. A l’aide d’un peigne et d’un pinceau, on répartit ensuite ce produit sur les pointes, un peu partout sur le cuir chevelu. « Pour l’instant, vous remarquerez que je n’ai pas utilisé de roux ! » observe-t-il malicieusement. Au bout de 20 minutes, il rince la chevelure, puis il travaille l’ensemble de la masse avec une coloration végétale dans les roux, choisie selon l’effet qu’il souhaite produire. Au bout de 45 minutes de temps de pose sous chaleur, le moment est venu de rincer. « De cette façon, on obtient un roux magnifique, qui évolue très bien, sans phénomène de racines », s’enthousiasme-t-il.

DU BON USAGE DU HENNÉ

Les salons ne pratiquent pas tous régulièrement, aujourd’hui, les colorations au henné. « Chez nous, nous ne l’utilisons pas beaucoup, admet David Falet. En effet, c’est un produit très tenace. Il intervient plutôt dans le cadre de l’entretien de la couleur ou en patine, mélangé avec un shampooing nuançant. » « J’aime beaucoup le henné, souligne pour sa part Rodolphe. La seule opération à éviter si on en porte, c’est la permanente, car cette plante gaine le cheveu et la permanente "prendra" donc moins bien. » Après un balayage, même dans les tons cendrés, il applique souvent un « lait de henné », mélangeant un peu de cette plante au shampooing pour un supplément de lumière. Chez Camille Albane, marque assez orientée « coloration végétale », on utilise « toute une palette de hennés professionnels, c’est d’ailleurs une de nos prestations phares », explique Marie Bidart. « Et même pour une femme qui a un fort pourcentage de cheveux blancs, on travaille, certes, les repousses avec une coloration d’oxydation, mais on utilise du henné pour les longueurs et pointes », poursuit-elle. Si, bien sûr, comme toute coloration, le roux implique de protéger ses cheveux en été pour éviter les agressions de la fibre capillaire, il résiste cependant relativement bien à la période estivale. Mieux, en tout cas, qu’un blond qui a tendance à verdir. « Je trouve que le roux est une couleur très chaude, qui a cette qualité de "maquiller" la peau, s’enthousiasme Marie. Même une femme qui n’utilise pas de fards donne l’impression d’avoir le teint maquillé après qu’on lui a appliqué un beau roux ! » « Mieux qu’un maquillage, pour moi, le roux est un bijou ! » conclut Rodolphe.

UNE COULEUR CHARGÉE DE SYMBOLES

Qu’il symbolise la trahison et la méchanceté, comme au Moyen Âge, ou le raffinement et le naturel, comme aujourd’hui, le roux ne laisse de toute façon pas indifférent. Autrefois, rappelle Rodolphe, le roux n’avait pas bonne presse : les femmes enceintes priaient pour ne pas avoir un enfant affligé d’une telle couleur de cheveux, et à certaines époques, les rousses naturelles étaient brûlées vives ! » C’était, entre autres, la couleur de la trahison : ainsi, dès le Moyen âge, Judas était représenté doté d’une barbe et de cheveux roux… Heureusement, les temps ont changé : « Pour moi, reprend Rodolphe, cette teinte correspond à une femme raffinée, cohérente avec elle-même. Bref, l’anti-bimbo ! »