POSER VOS QUESTIONS
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15 février 2011
La technique du Hair Design, ou la sculpture des cheveux : c’est quoi ?
Le
Hair Design, ou sculpture sur cheveux, est essentiellement une technique de
dessin, à la tondeuse comme au crayon. Il est utile de bien maîtriser son geste
car on travaille sans filet, à même le crâne. La clientèle adepte de Hair
Design est sortie de l’underground pour toucher toutes les populations, avec
tout de même une préférence pour les jeunes, férus de sport ou de musique. Hier
anecdotiques, les hairdesigners sont partout. Petits conseils de deux d’entre
eux, le spécialiste auxerrois de la coiffure homme Fabrice Cornillon et le
pionnier aixois Thierreez, adepte de performances artistiques souvent
étonnantes, toujours élégantes. « La clientèle est essentiellement
masculine », précise ce dernier. « Mais quelques femmes franchissent le
cap avec des petits modèles sur les tempes ou les nuques. Souvent ce ne sont
que quelques traits, un logo ou des étoiles de petite taille. Cela limite le
renouvellement. » Alors, comment les travailler sur les hommes ? Ou plutôt, les
ados, rectifie Fabrice Cornillon : « ma clientèle pour ces prestations a
essentiellement entre 13 et 17 ans. »
UN TRAVAIL DE DESSIN
Pour travailler une courbe, plusieurs écoles. Il y a ceux qui attaquent en un
geste le plus fluide possible, et les minutieux, comme Thierreez, qui préfèrent
les petits gestes saccadés : « une courbe, c’est une suite de petits segments
de droite. Le tracé d’un coup rend parfois aléatoire le respect de la courbure
désirée. » Quant au sens de travail, « il dépend du dessin, généralement
de gauche à droite mais aussi de droite à gauche selon l’implantation. »
Enfin, si le dessin peut être renforcé par un travail de coloration des bords,
au pinceau, la couleur peut aussi entrer complément dans la coupe. « Cela peut
même être très complexe avec des dégradés subtils pour créer une flamme par
exemple », explique Fabrice Cornillon. Pour Thierreez aussi, la coloration
s’invite souvent « sur un travail en dégradé de nuances douces, si le dessin
est déjà chargé. S’il est plus simple, on peut travailler la texture cheveu,
par exemple en motifs léopard. La couleur favorise la durée du travail et c’est
assez facile, comme du coloriage.»
Reste le choix du matériel et là, Thierreez préfère nettement les modèles
« lourds », les grosses tondeuses à fil : « elles sont puissantes,
leurs vis de réglage permettent de réellement coller la lame alors que sur les
petites, on est souvent limité à 0,8 mm. C’est autant de perdu pour coller
à la tête. » Fabrice Cornillon s’accommode d’une petite tondeuse sans fil
dont il préfère la plus petite largeur de trait, de 2 mm, contre jusqu’à 4 mm
sur les grosses tondeuses qu’il réserve aux tracés linéaires et longs. « J’adapte
mon angle selon le sens du cheveu, la tondeuse retournée à plat. Pour le
rasoir, j’applique un produit hydratant et je tends la peau avant. Enfin, je
finis souvent en appliquant une cire brillantine qui fonce, lisse et donne de
la brillance au dessin.»