Eh non ! La mise en plis n’est pas qu’un reliquat des années 70, qui aboutit à des cheveux uniformément bouclés. Des coiffeurs très actuels l’intègrent dans l’éventail des outils dont ils disposent. Objectif : satisfaction maximale de la cliente ! Le terme de «mise en plis», il faut bien l’avouer, véhicule une image pas franchement valorisante, associée à la «dame d’un certain âge» avec ses rouleaux sous un filet. Or ce n’est pas forcément cela ! Pour Alain Divert (salon «Alain Divert» à Paris 2ème), «la mise en plis n’a en fait jamais disparu, elle a toujours été un outil parmi d’autres au service du coiffeur.» N’oublions pas qu’elle fait de toute façon partie des enseignements de base en CFA. La tendance au «raide effilé» qui prévalait voici quelques années l’avait juste un peu éclipsée.
DES BOUCLES, MAIS PAS SEULEMENT
Qui dit mise en plis pense aussitôt boucles... «On peut l’utiliser pour créer des boucles, à la place du fer à friser, l’avantage étant notamment que la mise en plis chauffe moins le cheveu que le fer», note ainsi Alain Divert. Il préconise alors, après le shampooing, d’appliquer de la mousse coiffante, puis, à l’aide du séchoir, de sécher les cheveux «à la sauvage», un peu dans tous les sens. «On prend ensuite la masse de cheveux, on l’enroule sur des rouleaux de différentes tailles, un jet de laque, un coup de séchoir, et hop ! Si elle est chez elle, la cliente dispose de 20 minutes pour se maquiller.» L’heure est ensuite venue d’ôter les rouleaux : «on obtient des boucles très naturelles, le résultat ne fait pas du tout «apprêté». Toujours pour l’effet bouclé, et «si on veut échapper à la mise en plis «années 70», Philippe Laurent («Coiffure Philippe Laurent» à Gérardmer) précise quant à lui : une fois les rouleaux ôtés, je vaporise de l’eau au brumisateur et je retravaille les boucles au diffuseur pour les «froisser», et en quelque sorte «casser» la boucle.»
«Mais le but de la manoeuvre n’est pas forcément d’obtenir de la boucle ! relève Claude Tarantino (salons «Claude Tarantino» en Lorraine), lui aussi adepte de la mise en plis. L’idée : s’en servir pour un meilleur maintien qu’un simple brushing, et davantage de matière dans la durée... Le résultat sera glamour, régulier et relativement durable dans le temps.» Lui-même l’utilise dans différents cas de figure. Parfois, le but est de donner de la souplesse à la chevelure, pour un effet un peu «mousse», mais surtout sans gonfler les racines. Dans ce cas de figure, je ne travaille que les mi-longueurs et les pointes.»
TRUCS ET ASTUCES
Autre cas, celui où la femme manque de volume au naturel. Claude Tarantino travaille alors sur cheveux secs : il fait des séparations en quinconce et place les bigoudis de la racine à la pointe. Pour sa part, après le shampooing, Alain Divert place tout de suite un maximum de rouleaux scratch, «d’où un volume «énorme» à la racine. Mais bien sûr, cette technique est surtout adaptée aux femmes qui n’ont pas les cheveux trop longs, 8 centimètres environ.» Quand l’objectif est le volume, Philippe Laurent pré-sèche le cheveu, applique un produit de construction en spray, pose des rouleaux de différentes grosseurs. Le passage sous le casque sera bref, mais celui-ci sera réglé assez chaud. Une fois les rouleaux ôtés, des produits de coiffage viennent assouplir le résultat.
La mise en plis peut aussi s’avérer une précieuse alliée pour donner du mouvement à une coiffure type chignon ou attache. Alain Divert : «Après un brushing sur cheveux mouillés, je pose des rouleaux, je laisse poser 5 minutes, j’enlève les rouleaux, et suivant le résultat recherché, je remonte le tout en chignon ou je fixe les attaches.»
Plus inattendu : «De plus en plus, la mise en plis vient à la rescousse des chevelures très frisées naturellement», note Claude Tarantino. Dans ce cas, elle a pour vocation de détendre la boucle, un peu comme un lissage. Le coiffeur repasse ensuite brosse et sèche-cheveux, bénéficiant ainsi à plein de leur effet mécanique. «La boucle, un peu plus souple, devient plus glamour et plus jolie.»
LE PROFESSIONNALISME À L’HONNEUR
«Un conseil : attention à bien lisser la pointe de la mèche avec le peigne en enroulant, pour que celle-ci ne soit pas «cassée» à l’enroulage», avertit Alain Divert. Pour Philippe Laurent, «un montage horizontal permet de gonfler plus la racine, alors que le montage vertical débouche sur un résultat plus naturel.» Sachant que la taille du bigoudi dépend du mouvement recherché, mais aussi de la longueur et de l’épaisseur du cheveu.
Quel terme employer pour proposer ce service ? Chez Alain Divert, on assume pleinement : «Sans complexes, je parle de mise en plis». «Je contourne, parlant par exemple de «mise en forme, note pour sa part Philippe Laurent, mais la cliente est informée, elle me dit : «C’est une mise en plis, non ?»
La mise en plis fait par ailleurs partie des «trucs» que le coiffeur peut apprendre à sa cliente... Au risque de scier la branche sur laquelle il est assis ? «Je ne le crois pas, conteste Claude Tarantino, car plus une femme est coiffée, plus elle a envie de l’être.» Et de conclure : «il faut s’en servir comme d’un outil pratique, ne pas tomber dans le systématique, sinon on se plante». Sur cheveux encore mouillés ou pré-séchés, en alternant la taille des bigoudis, en faisant varier le temps de pose, la chaleur du casque... : au coiffeur de jouer de son professionnalisme
MISE EN PLIS ON LINE
La mise en plis a maintenant son blog ! Sur www.mise-en-plis.com, on navigue entre conseils pour réussir sa mise en plis, infos sur les différentes sortes de bigoudis et tests produits. Les photos recréent une ambiance type salon des années 70. Bon surf...
La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com