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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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22 février 2011

Attaches : quelles tendances pour les mariés ?

Il serait «tendance» de se marier les cheveux détachés... Une idée contre laquelle s’insurge Alain Divert (salon «Alain Divert», Paris 2ème) : «Attention au bourrage de crâne ! Les mariées restent assez traditionnelles. Beaucoup d’entre elles rêvent d’être «Sissi Impératrice» le temps d’une journée.» A l’inverse, Jean Saberny (salon «Jean Saberny», Paris 8ème) a plutôt le sentiment que la mariée souhaite avant tout ne pas trop se transformer, «garder son style». Mais lui aussi déconseille une trop grande liberté dans la coiffure. «La mariée danse, tout le monde l’embrasse... elle est vite décoiffée. Des cheveux tout simplement lâchés, ça peut vite tourner à la catastrophe.» «En plus, si la fille est petite, ça la tasse», note Marie-Pierre Maino (salon «I-looking» à Grenoble). Et Christine Margossian («Institut Christine Margossian» à Lyon) souligne le décalage, le «temps de latence» entre l’arrivée d’une tendance et ce que vivent les consommatrices, dans leur réalité. Surtout pour un événement aussi symbolique.

LE CHIGNON REVISITÉ
Bien sûr, le chignon reste plébiscité par beaucoup en ce grand jour. Pour Marie-Pierre Maino, «ça dépend aussi du milieu social : lors du mariage d’une jeune fille de la haute bourgeoisie, parée d’un voile qui est dans la famille depuis plusieurs générations, ou d’une orientale qui porte un diadème, le chignon sophistiqué et «tiré» est une figure imposée.» Mais pour «madame tout le monde», les choses ont évolué. Créativité des coiffeurs aidant, le chignon se décline en de multiples variantes. Pascal, directeur du salon Alexandre Zouari (Paris 8ème) et spécialiste des coiffures de mariées, note : «cette année, on fait beaucoup de chignons «à la Bardot», relevés et avec quelques mèches qui tombent.» Chez Alain Divert, l’idée est de réussir l’équation qui mène à «une coiffure traditionnelle, mais qui sort tout de même de l’ordinaire.» Pour ce faire, cap est mis sur l’imagination. «Cette année, poursuit Alain Divert, nous avons par exemple réalisé un chignon avec un énorme pouf sur l’arrière de la tête. Ou bien un chignon bas dans la nuque, avec des mèches twistées évoquant l’astrakan. Anne, la manager du salon, orne parfois le front d’un énorme rouleau.» Chez J.Bogatti (Paris 7ème), Julien Guyou, le directeur artistique, prend aussi le parti d’associer classicisme et touche de modernité : «une coiffure que j’aime bien, c’est par exemple une nuque «banane» très couture, qui s’achève par un chignon coque, sur un méli-mélo de coques entre elles... Le look est classique vu de dos, mais pas de face.»

ATTACHES EN TOUT GENRE
De plus en plus, «cheveux attachés» ne signifie pas forcément «chignon». Car ce désir de souplesse et de fantaisie a bien été perçu par les coiffeurs, qui ont donné libre cours à leur créativité. Christine Margossian propose ainsi un point d’attache d’un seul côté, qui accueille un bijou de cheveu, les cheveux demeurant libres de l’autre côté. Pour conserver du mouvement dans la chevelure, Julien Guyou réalise des coiffures attachées seulement sur le devant : d’une oreille à l’autre, une séparation délimite une partie, devant, qui voit s’entrecroiser des mèches venant se mélanger aux cheveux restés libres derrière. Jean Saberny, toujours dans cet esprit, suggère de fixer les côtés à l’arrière et de crêper et friser le dessus, dans un esprit «Iroquois revisité». «On peut aussi opter pour un côté «ethnique» en tortillant, torsadant des mèches autour du visage, poursuit-il, alors que l’arrière de la chevelure est lâché». Et on accessoirise en posant des fils d’or ou d’argent dans les «tortillons», voire de petits brillants sur les raies. Encore une fois, en tenant compte du style de la cérémonie. «On imagine une mariée, à la campagne, courir, les cheveux semi-lâchés», s’enflamme Pascal, chez Alexandre Zouari. Pour «un joli profil», Marie-Pierre Maino fixe plusieurs points d’attache sur la nuque, en ligne brisée, puis laisse retomber des boucles. «Un peu compliqué, sourit-elle, ces bobos parisiennes qui se marient en province, avec pour mot d’ordre : «je ne veux pas avoir l’air de sortir de chez le coiffeur !» Elles associent une robe à 2 000 ou 3 000 euros avec une coiffure faussement dépenaillée, style «j’ai posé une pince moi-même et puis voilà !» A moi de faire en sorte que ça tienne jusqu’au petit matin...»
Autre possibilité : la queue de cheval, «asymétrique, comme faite soi-même» chez Christine Margossian, à la Audrey Hepburn chez J.Bogatti. Alain Divert réinterprète la queue de cheval «en anneaux» : l’une sur le sommet de la tête, l’autre sur le bas de la nuque, formant deux gros anneaux qui se croisent. «On travaille aussi beaucoup les nattes, cette année, poursuit-il : traditionnelles, à la russe, khédives...»
Enfin, pour celles qui tiennent à leurs cheveux détachés, c’est le coiffage qui fera toute la différence. Ondulés, crantés, bouclés, les cheveux seront impérativement travaillés,  avec un objectif : la tenue jusqu’au bout de la nuit ! 

HARMONIE GLOBALE
Ce qui prime, c’est bien sûr de s’adapter à l’occasion : à la personnalité de la mariée, à son style, mais aussi à sa robe (voir encadré), à la façon dont va se dérouler la journée... «On est dans une logique d’harmonie globale», souligne Christine Margossian : si une fille aux cheveux longs ne se fait jamais, habituellement, ne serait-ce qu’une queue de cheval, je ne vais pas lui proposer un chignon sophistiqué ce jour-là... L’important est qu’elle se sente à l’aise. Il faut penser aussi à l’éventuel voile : nombre d’entre eux nécessitent au moins un point d’attache.» Les choses sont plus simples si le voile est juste posé, évoluant par la suite en étole. Plus que jamais la psychologie est de mise, car la façon d’attacher les cheveux dépend aussi de critères physiques : «attention à l’implantation des cheveux, prévient Julien Guyou (J.Bogatti), de plus tous les visages ne supportent pas les chignons tirés (oreilles décollées, nez un peu fort)...» Bien sûr, postiches ou extensions sont convoqués pour donner de la matière et du volume. Comme résume Christine Margossian : «Tout notre travail consiste à aider la cliente à répondre à cette question : quelle image de la femme mariée ai-je envie de donner ?»

MONTRE-MOI TA ROBE... JE TE DIRAI COMMENT JE TE COIFFE !
Croquis, photos, à la limite description orale de la robe... il ne faut pas hésiter à demander le plus de précisions possible, toujours dans le souci de proposer la coiffure la plus adaptée. Dans certains salons (Zouari, Saberny), c’est même un passage obligé : «On ne réalise pas de coiffures de mariées sans voir de photos de la robe», affirme Pascal (Alexandre Zouari). Une robe fourreau se mariera avec une coiffure très «pure», tandis qu’avec une robe fluide, on optera de préférence pour un résultat «souple». A moins qu’on ne veuille éviter le «total look» en faisant justement l’inverse...
Ce que les coiffeurs redoutent ? La jeune femme qui pousse la porte du salon en disant : «Je me marie dans 8 jours, tout est prêt mais je n’ai pas eu le temps de penser à la coiffure !» ça arrive, même dans des salons très haut de gamme.


 

L’ÂGE EN QUESTION
Pour Marie-Pierre Maino, l’âge de la mariée joue aussi dans les choix en matière de coiffure... mais pas forcément dans le sens qu’on imagine ! «Avant 30 ans, elles votent pour des coiffures souples, floues... Après 30 ans, elles deviennent plus traditionnelles, plus «chignon tiré».» Pourquoi choisir ce qui risque de les vieillir un tantinet ? «Je pense que chez les très jeunes, il y a un peu plus de fraîcheur et de spontanéité ; après 30 ans, c’est le rêve de petite fille qui revient, l’image de la mariée classique. A cet âge, elles sont dans le souci de la perfection, tout est organisé des mois à l’avance...» Autre évolution : les mariées s’en remettent moins au coiffeur, arrivant déjà avec des idées piochées sur Internet. «Cela nous remet en question, nous force à aller plus loin !» positive Marie-Pierre Maino.