POSER VOS QUESTIONS
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06 février 2011
Comment aborder la technique de la coloration chez l’homme ?
Tout d’abord la question à se poser est pourquoi utiliser des colorations spécifiques pour hommes? Parce qu’à moins de créer soi-même ses mélanges, les couleurs appliquées aux femmes ne conviennent pas toujours. « Les cheveux masculins sont souvent plus chargés en teintes chaudes, ce qui peut entraîner de faux reflets disgracieux lorsqu’ils s’oxydent. Cette réaction met à nu trop de pigments chauds, lesquels apportent une dominance rouge ou orange artificielle. Une coloration masculine doit être enrichie en pigments froids (bleus) pour rester naturelle », explique Philippe Brun. De même, la structure du cheveu de l’homme n’est pas exactement similaire à celle du cheveu de la femme. « Le cheveu masculin est plus chargé en fer, précise Rodolphe, il réagit plus intensément à une oxydation trop importante. Il vaut mieux privilégier les tons sur tons, et ajouter des pigments froids.» L’homme étant souvent incapable d’attendre plus de 10 minutes, le temps de pose réduit est vraiment le point fort des nouvelles colorations qui lui sont destinées. « Pour un meilleur effet visuel, conseille Nicolas Christ, il faut adapter les teintes qu’on applique au pourcentage de cheveux blancs ; avec toujours en ligne de mire le rendu naturel. Ainsi, sur un châtain foncé comportant 10 % à 20 % de cheveux blancs, on posera un châtain clair, ce qui permet de donner plus de transparence sans foncer la base naturelle. La couleur s’atténuera par la suite avec plus de douceur. » Pour un résultat imperceptible, on choisira, selon le pourcentage de cheveux blancs, une coloration d’1 à 3 tons plus claire que la teinte naturelle de la chevelure. Plus le pourcentage de cheveux blancs est élevé, plus le risque d’un rendu artificiel augmente. D’ailleurs, cet argument de la coloration tout en transparence est en train convaincre aussi les femmes, ne serait-ce que pour son côté moins contraignant et le vieillissement mieux maîtrisé.
« Autre souci pour les hommes : ils sont peu portés sur l’entretien de la coloration d’où, au retour de vacances, des teintes de cheveux qui, là encore, virent au roux ou jaunissent. Sans oublier l’effet ”repousse”, d’un rendu catastrophique, ajoute encore Philippe Brun. C’est pour cela que les techniques de coloration en transparence et semi-permanente, qui permettent une atténuation harmonieuse de la couleur, sont à privilégier. On ne couvre presque jamais tous les cheveux blancs, contrairement à ce qui se pratique chez les femmes. Les services masculins ne s’improvisent pas, en coupe comme en couleur, ou dans les approches spécifiques de type barbier. Du coup, on remarque un certain retour des salons spécialisés, un temps vus comme désuets.» L’homme a perdu l’habitude qu’on s’occupe de lui et doit être reconquis. Et Nicolas Christ de souligner : « Ils sont peu familiarisés avec la coloration, mais lorsqu’ils essaient les nouvelles techniques, ils les gardent ! » Chez Rodolphe, les hommes, dont la présence était marginale à l’ouverture du salon, représentent aujourd’hui 25 % de la clientèle. Et le coloriste d’expliquer : « Ils sont socialement de plus en plus soumis à une pression liée au culte de la jeunesse : pour eux aussi, l’apparence est devenue plus importante. C’est particulièrement vrai au travail, où les cadres d’une cinquantaine d’années doivent paraître jeunes et dynamiques. Ils ne peuvent se permettre de rater leur coloration en la réalisant eux-mêmes (avec le risque d’obtenir un effet ”casque noir” ou une teinte qui vire au roux), et ils ont donc besoin de nous. »