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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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11 mars 2011

Quel intérêt à installer mon salon en banlieue ?

Pour beaucoup, la cause est entendue : les salons haut de gamme, ou à concept, qui se démarquent… n’ont de place que dans les centres-villes. D’où une véritable inflation, au cœur de Paris ou dans les grandes villes de province, de salons aux agencements tous plus étudiés les uns que les autres, aux prestations très originales… Mais certains coiffeurs, prenant le contre-pied, ont choisi de s’installer en périphérie des grandes villes, y voyant de nombreux avantages !Des avantages au premier rang desquels figure la présence de nombreux habitants, au pouvoir d’achat parfois assez élevé. Le prix de l’immobilier ayant explosé ces dix dernières années, se loger en centre-ville devient inabordable pour de plus en plus de gens. Et ce, malgré la récente baisse liée à la crise ! Conséquence : les classes moyennes, voire une partie des classes aisées, désertent le cœur des villes pour migrer dans les environs. En parallèle, les problèmes de circulation font parfois virer l’expédition « en ville » au cauchemar. Pourquoi donc ne pas offrir, sur place, les prestations que ces nouveaux clients attendent ? Installé à Montigny-lès-Metz, commune résidentielle qui jouxte Metz (Moselle), François Piazza confirme : « Metz devient de plus en plus une ville conçue pour les piétons. A moto, ça va, mais en voiture… Et entre le travail et la vie de famille, les gens âgés de plus de 30 ans qui l’ont quittée ont du mal à y retourner souvent ! » Benito Ulises et Vanessa Atzeni, respectivement espagnol et italienne, ont ouvert, voici un an, « Ulises Peluquería » à Fontenay-sous-Bois, dans la proche banlieue parisienne. Ces deux anciens d’une grande enseigne française ont créé un concept intégrant des soins avec massage et apport de vapeur, pour cheveux secs et frisés, gras, à pellicules… Devant la demande de la clientèle, le salon a aussi opté pour une orientation « nature », en proposant colorations végétales et shampooings bio. « Notre idée : créer un salon ”comme à Paris”, mais en région parisienne, avec des collaborateurs très formés, développe Benito Ulises. Ça manquait dans le coin, pourtant doté d’une clientèle à pouvoir d’achat intéressant, surtout du côté du bois de Vincennes. Du coup, les gens partaient à Paris pour trouver les prestations qu’ils souhaitaient ! » C’est d’autant plus vrai pour des salons spécialisés comme « Farida B/FNB » (Free Nation of Beauty), par exemple, qui s’adressent aux femmes aux cheveux frisés. Autre intérêt : s’installer à l’écart du centre permet d’être plus visible. « Se distinguer des salons à concept déjà existants dans Paris aurait été difficile… », observe à juste titre Dominique Servain. Ainsi, « DS Coiff », son vaste salon à la déco étudiée, a assez vite bénéficié d’un bon bouche à oreille et notamment d’un article louangeur dans le journal de Savigny-sur-Orge, la ville de l’Essonne où il a ouvert ses portes. De même, le salon « Farida B » de Clichy, près de Paris, a ouvert un peu à l’écart de la mairie, dans une rue où, une fois le marché terminé, il n’y a plus grand-chose, et notamment pas de coiffeurs. « Le centre de Marseille est assez saturé de coiffeurs », constate aussi Jean-Luc D’Acunto, qui a installé son concept « hommes » à quelques kilomètres de là. Les facilités d’accès et de parking, surtout en régions, sont unanimement citées. Parking gratuit à proximité, situation « à 5 minutes du centre par l’autoroute », absence d’embouteillages constituent autant d’arguments de poids, dans de grandes villes de province où l’automobile garde toutes ses lettres de noblesse mais où les centres deviennent difficilement accessibles. Pour ceux qui ont choisi la région parisienne plutôt que Paris, le coût nettement moindre du loyer est une variable non négligeable. Ainsi, Benito Ulises est formel : « Les loyers sont tellement élevés au cœur de Paris qu’en périphérie, on met beaucoup moins de temps pour rentabiliser une affaire. » Même s’il faut parfois mettre la pédale douce sur les tarifs. Et François Piazza observe, à juste titre, que dès que le salon est situé sur un créneau assez haut de gamme ou spécialisé, ce n’est de toute façon pas le passage ni l’animation d’une rue qui font entrer les gens. Les clients se déplacent. Seul bémol : pour Benito Ulises, « il est plus difficile de recruter des collaborateurs compétents lorsqu’on a franchi le périphérique. Les bons coiffeurs ne jurent que par Paris intra-muros ! » Un constat nuancé par François Piazza : « C’est vrai aussi à Metz, mais surtout pour les plus jeunes des salariés. Ensuite, ils peuvent très bien trouver leur compte dans un lieu de travail situé en périphérie. » Hors des centres-villes, la vraie vie ?FRANÇOIS PIAZZA (« SALON SÉVIGNÉ » À MONTIGNY-LES-METZ, MOSELLE)« L’animation, ce n’est pas ce qui remplit un salon haut de gamme »« Je pratique des tarifs élevés pour la province et propose des prestations haut de gamme. J’avais autrefois un salon situé en plein centre de Metz, et je suis désormais installé à Montigny-lès-Metz, une commune résidentielle qui jouxte Metz. Aujourd’hui, je n’y vois que des avantages. Le loyer que je paye pour 120 m² ne me permettrait de louer qu’un salon d’à peine 45 m² dans le centre. Je dispose d’un parking gratuit de 70 places à 15 mètres du salon. Ma clientèle m’a suivi, et j’en ai recruté une nouvelle dans cette commune à pouvoir d’achat élevé. Le seul inconvénient que j’y vois, c’est que cet emplacement nous coupe peut-être de la clientèle très jeune : la nôtre est âgée de 30 à 80 ans. Les très jeunes, clients comme collaborateurs, recherchent le centre car ils trouvent que ça bouge plus, ce qui est vrai. Mais tout dépend du concept du salon : l’animation, le passage, ce n’est pas ça qui remplit des salons comme le nôtre… » FNB (SALONS « FARIDA B / FNB») : « Nous sommes allés à la rencontre de notre clientèle »Sarra Attia, chargée de communication de FNB : « Nos salons s’adressent aux femmes aux cheveux frisés ou crépus, quelle que soit leur origine, avec un aspect ”vente de produits” très développé. Autant dire que ”notre” centre n’est pas forcément celui de tout le monde… Ainsi, en région parisienne, nous sommes installés à Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et Clichy (Hauts-de-Seine). Notre stratégie : réanimer certains quartiers en y ramenant du ‘‘beau’’et nous positionner en termes de proximité. Souvent, les salons spécialisés ne choisissent pas la banlieue. Nos clientes ne vivent pas forcément à Montreuil ou à Clichy même, ce sont en fait toutes les femmes aux cheveux frisés qui n’étaient pas prises en compte en périphérie de Paris, et qui savent qu’elles trouveront un travail de qualité à prix abordable. Ainsi, la zone de chalandise du salon de Montreuil recouvre tout le Val-de-Fontenay ; quant à celui de Clichy, il draine la banlieue nord et ouest, jusqu’à Boulogne et Issy-les-Moulineaux. Le fait de développer le lissage brésilien nous a également amené une nouvelle clientèle.

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