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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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11 mars 2011

Bonjour,
Que pensez vous et Quel intérêt et comment s’auto former sur Internet ?

On utilise le Net pour réserver un voyage, faire connaître son salon, participer à des forums… Et pourquoi pas pour se former ? Certains ont perçu le potentiel et jouent la carte du e-learning. Rencontre avec quelques-uns des acteurs de ce marché émergent.

C’est là l’inspiration qui a conduit, par exemple, à la création du site Ocean Hair. Brice Brial, formateur et coiffeur, a exercé dans différents lieux de France, d’Europe et des Etats-Unis. Allié à Sliman Chafa, son directeur de la communication, et à Henry-Louis Schwal, en charge de la stratégie, il a souhaité lancer une grande plate-forme uniquement dédiée à la formation en coiffure, riche de nombreuses vidéos : www.oceanhair.fr. « Notre inspiration, c’est un peu l’esprit You Tube, développe Sliman Chafa. L’idée, c’est de présenter au coiffeur les nouvelles tendances de coupe et de coloration. Notre priorité : une navigation facile et aisée sur notre site. » Ocean Hair devrait être lancé au mois d’octobre et fonctionnera selon un système d’abonnement.

TENDANCES EN LIGNE

Concrètement, l’internaute cliquera sur le modèle qui l’intéresse, et bénéficiera d’explications en 3 langues : français, anglais, espagnol. Cet outil s’adresse, bien entendu, aux coiffeurs déjà formés : « L’idée n’est pas de leur apprendre leur métier, souligne Sliman Chafa, mais de les informer sur les nouvelles tendances et de les aider à les réaliser ! » Ambitieuse, l’initiative prévoit le concours de coiffeurs du monde entier et, question infrastructure, s’appuie sur un studio basé à Toulouse. Autre projet largement avancé : le système de formation en ligne sur lequel Olivier Dufresne (à la tête de l’enseigne bordelaise Figure Libre) travaille actuellement en partenariat avec l’équipe anglaise Saco. Là aussi, l’idée est de proposer des démonstrations de coupe et de coloration en ligne, commentées, avec explications en anglais et en français. « Les modèles présentés seront actualisés tous les 6 mois, avec l’arrivée des nouvelles collections de Saco », précise Olivier Dufresne. Ces formations en ligne seront disponibles à partir du site de Saco, sans doute à compter de début 2011. Là aussi, un système d’abonnement est prévu. Pour sa part, Jean-Claude Gallon propose sur le site de son salon, www.jc-gallon-cheveux.com, un onglet « Formation en ligne ». « J’ai lancé cet outil lorsque j’avais ma précédente affaire, ”Salon d’hôtes”, pour remplacer les trainings en salon qui finissent par lasser, explique-t-il. Des stagiaires japonais, entre autres, l’ont utilisé. » Le sens de sa démarche est d’offrir ce qu’il appelle un « training liberté » : où qu’il soit dans le monde, le coiffeur, débutant ou confirmé, est amené à réaliser 5 photos, dans le cadre de son choix, après avoir au préalable rempli un questionnaire détaillé visant à mieux cerner ses goûts, ses inclinations. Ces réalisations donnent ensuite lieu à une réponse personnalisée. Dans ce cas de figure, le site a surtout pour vocation de permettre aux stagiaires d’entrer en contact avec Jean-Claude Gallon, et d’échanger les premières informations. Si, de son propre aveu, le service est un peu en sommeil actuellement, Jean-Claude Gallon compte bien le relancer.

LES MARQUES AUSSI
Les fournisseurs de produits ont eux aussi investi le créneau de la formation en ligne. Ainsi, L’Oréal Produits Professionnels a lancé en début d’année un site dédié aux managers, baptisé « Salon Progress ». « Nous souhaitons permettre aux coiffeurs de s’autoformer sur 5 modules : le salon, l’équipe, les clients, les services, les performances, détaille Philippe Lacombled, responsable du service Conseil et développement. Entièrement gratuit, ce site est ouvert à tout le monde : clients de nos marques ou non, coiffeurs comme non-coiffeurs… » Concrètement, la formation débute par un quizz, puis par un  « cours » en ligne (une vidéo de 7 à 8 minutes). Suit un second quizz accompagné d’une série d’actions à mettre en place. L’outil est conçu pour renvoyer un mail, un mois après, pour rappeler au coiffeur ce qu’il avait décidé de faire. Mais nous sommes dans le virtuel, pas question, donc, de la jouer trop sérieux ! Des onglets tels que « Caméra Café » apportent l’indispensable touche d’humour, grâce au comédien François Damien, qui met par exemple en scène un « suivi beauté » légèrement intrusif ! L’idée n’est bien sûr pas de dépeupler les stages de management « classiques » : « Même si nous avons des centres de formation décentralisés, nous ne pouvons pas toucher les 56 000 managers de salons de France avec nos formations de management, admet Philippe Lacombled. Et un coiffeur qui veut ”creuser” un sujet s’inscrira dans un stage, plus approfondi. » Pour l’instant, le site affiche 3 000 abonnés, recrutés essentiellement par le bouche-à-oreille et suite à des formations de management. « Nous l’avions lancé dans une certaine discrétion, poursuit Philippe Lacombled, mais il s’enrichit régulièrement au fil du temps, intégrant de nouvelles vidéos. » Autre outil proposé par la marque : un jeu interactif, baptisé « HairBe12 ». Lancé en 2005, il s’adresse plutôt aux futurs managers de salon, pour les sensibiliser aux enjeux de la gestion d’une affaire. L’internaute crée son personnage et voit évoluer ses différentes compétences (relations clients, technique…). Preuve de l’intérêt de L’Oréal pour cette question : le prochain MCB, en novembre, fournira l’occasion au groupe de communiquer sur la formation en ligne.

STEP BY STEP ET MANAGEMENT
Les marques Schwarzkopf Professional et Indola ont, elles aussi, des outils de formation en ligne, chacun assez différent l’un de l’autre d’ailleurs. Chez Schwarzkopf Professional, la plate-forme Ask on-line existe en 12 langues. Conçue pour être utilisée dans le monde entier, gratuite et ouverte à tous, elle présente des « step by step » (photos ou vidéos) inspirés des collections Essential Looks, des fiches produits détaillées et des rappels éducatifs sur la chimie du cheveu : comment prend une couleur, etc. La partie « Ask business », pour sa part, concentre l’essentiel du management d’un salon, le tout réparti en 6 thèmes : équipe, clients, finances, marketing, juridique, performances, avec des problématiques très concrètes : Comment motiver mon équipe ? Établir un contrat de travail ?… Chez Indola, l’optique est différente. Ghislaine Diez-Dubernet, coiffeuse férue d’informatique, a piloté les outils des deux marques et s’investit énormément dans leur évolution : « L’outil i-Learn, relancé au mois d’août, est clairement centré sur la marque elle-même : présentation des produits Indola, de coupes, de techniques, etc., par un professeur qui parle, et avec le concours d’un petit personnage ludique, Indi. » A noter : I-Learn est un outil interactif qui permet au coiffeur de créer sa propre formation pour son équipe. « S’il souhaite former ses collaborateurs sur quelques produits plus particulièrement, poursuit Ghislaine Diez-Dubernet, il peut les sélectionner dans l’outil et obtenir ainsi une séance personnalisée. » Le e-learning, une révolution ? Plutôt une corde de plus à l’arc du coiffeur qui souhaite progresser. Et une façon d’enrichir les formations sur site, comme en témoignent certains stages de management organisés par L’Oréal Professionnel, où l’on projette des vidéos extraites… des formations en ligne !

Catherine Sajno


E-LEARNING : LES PLUS ET LES MOINS
• une grande souplesse : on se connecte quand on veut, et d’où on veut
• une large part accordée au visuel
• un ton souvent ludique, des quizz
MAIS…
• pas de formateur « en chair et en os » à qui poser des questions
• la difficulté de se motiver tout seul
• l’impossibilité (pour la coupe et la technique) de pratiquer.


STEPS BY STEPS EN LIGNE : L’ ÉCLAIREUR AUSSI
Cela fait quelque temps déjà que L’Éclaireur propose, sur www.leclaireurhebdo.com, à la rubrique « techniques », plus de 100 steps by steps  ( vidéos et photos) de coupes et de couleurs en vidéos aussi bien qu’en photos. Au programme des clips : Massato, Laurent Decreton, Jean-Michel Faretra, Stéphane Amaru, Rodolphe, Christophe Gaillet… Des pros, connus et moins connus, au service de nos abonnés qui ont d’emblée accès à ce service, mais aussi de tous ceux qui souhaitent s’inscrire uniquement à ces « e-steps ». Une nouvelle moisson de vidéos devrait venir enrichir cette base de formation en ligne cet automne.



LA FORMATION EN LIGNE, POUR QUI, POUR QUOI ?

Dans une profession manuelle, en grande partie basée sur le bon geste, on peut se poser la question de l’intérêt de suivre une formation, tranquillement assis derrière son ordinateur. Premier argument : la disponibilité. « Les coiffeurs en ont marre de prendre leur lundi pour se former ! » assène carrément Sliman Chafa. « Les gens n’ont pas forcément envie de s’y mettre tel jour, à tel moment imposé ! » s’exclame Jean-Claude Gallon. L’âge, l’argent entrent aussi en ligne de compte ; pour Olivier Dufresne, le public visé par son projet est clairement défini : il est assez jeune -pour lui, « les coiffeurs de 40 à 60 ans ne se sont pas beaucoup mis au Net, nombre d’entre eux n’ont même pas d’adresse e-mail »-, désireux d’apprendre, et sensible à l’aspect financier. « Notre site ne videra pas les académies, poursuit-il. Nous ciblons notamment ceux qui n’ont pas les moyens de venir dans les centres de formation. » Car un départ en stage, même s’il est partiellement pris en charge, implique la plupart du temps des frais. Petit plus : pour les maisons de produits, proposer des outils d’e-learning accessibles à tous est aussi une façon d’entrer en contact avec des non-clients… L’Oréal Professionnel et Schwarzkopf Professional, entre autres, l’ont bien compris.