La généralisation de l’usage des appareils chauffants, en particulier des lisseurs-boucleurs, provoque une sursensibilisation des cheveux qui peut être réduite si l’on prend quelques précautions.
La mise en forme des cheveux a longtemps été réalisée à la chaleur avant que la chimie ne « libère » les coiffeurs pour mieux respecter le cheveu, expliquait-on à l’époque. Il est amusant de voir au XXIe siècle le retour massif des héritiers du fer Marcel, des stylers et autres boucleurs ! Pourtant, cette banalisation de l’apport de chaleur n’est pas sans conséquences.
Sensibilisation du cheveu
Les brushings en salon, avec la tentation d’être toujours à température et vitesse maximales, peuvent sensibiliser les cheveux mais nettement moins que l’usage des sèche-cheveux et surtout des lisseurs-boucleurs par les clientes elles-mêmes, directement à domicile. La chaleur entraîne une dégradation de la couche protectrice hydrolipidique (émulsion eau/sébum) qu’il faut compenser par des soins. Mieux, le professionnel en salon devrait systématiser l’usage des produits thermoprotecteurs qui contiennent souvent en complément des actifs de soin thermoactivés. Double avantage : le cheveu est mieux protégé et la forme tient plus longtemps. À utiliser et surtout à proposer à la revente pour toutes, surtout sur cheveux longs.
Température idéale
À l’instar des lisseurs, certains sèche-cheveux sont équipés de capteurs qui limitent la température. Du côté des lisseurs-boucleurs modernes, dont les capteurs permettent de maintenir la température tout au long du geste, il existe plusieurs écoles : ceux qui veulent adapter la température en fonction des cas, avec possibilité de pousser à 230 °C, et ceux qui considèrent que c’est une hérésie et que tout cheveu, même épais et surtout bouclé, donc plus sensible, ne doit pas être exposé à des températures supérieures à 190 °C. Et il y a les entre-deux, qui adaptent la température depuis 165 °C mais sans dépasser les 210 °C. Le meilleur compromis entre efficacité et moindre sensibilisation se situe entre 180 et 190 °C. Une chose est sûre, au-delà de 200 °C, on augmente sérieusement la sensibilisation. Le problème des fers à température adaptable vient de ce que les utilisateurs ont souvent tendance à pousser en permanence la température au maximum.
Effet sur la couleur
Il est délétère ! La chaleur a un effet visible à l’œil nu, comme nous l’avons constaté en laboratoire. Pas de miracle, il est impératif, dans ce cas, de proscrire les températures élevées, d’autant en prime que le cheveu coloré est déjà sensibilisé. Il faut éviter les techniques impliquant de rester trop longtemps sur une zone de la mèche, et surtout limiter le nombre de passages. Plus anecdotique, il existe des colorations qui changent volontairement à l’application de la chaleur… Sur cheveux colorés, l’usage de produits thermoprotecteurs devrait être systématique.
Rappels fondamentaux
Certains l’oublient, mais la touche « froid » sur le sèche-cheveux ne sert pas juste à souffler les cheveux du poste de travail ! Elle permet de fixer la forme plus efficacement pour éviter de multiples passages, et de refermer les écailles. Le chaud assoupli, le froid fixe, un principe repris sur un boucleur original (Oracle par ghd) chauffant la mèche mise en forme qui est immédiatement refroidie. Petite erreur classique, les lisseurs-boucleurs ne servent pas à sécher les cheveux ! Sur cheveux humides, le chauffage à plus de 100 °C risque de dégrader le cheveu tout en perturbant le fonctionnement de l’outil. A contrario, pour un brushing, les produits protecteurs s’appliquent sur cheveux humides, après essorage en douceur à la serviette, certains permettant même d’accélérer le séchage.
